Le Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) est le résultat d’un collapsus répété partiel ou total du pharynx entraînant des pauses respiratoires au cours du sommeil. Il est défini par l’American Academy of Sleep Medicine à partir de critères polysomnographiques comme l’index d’apnées- hypopnées (IAH) – nombre d’événements par heure de sommeil – et de critères cliniques et de comorbidités de ces pauses, notamment cardiovasculaires, neurologiques et psychologiques.
La prévalence est importante, puisque le SAHOS toucherait en France 12 % des hommes et 6 % des femmes entre 35 et 60 ans. S’il est fréquent, ce syndrome est pourtant sous-diagnostiqué ; l’intrication des causes obstructives rend son approche complexe.
Les principaux facteurs de risque sont l’obésité, le syndrome métabolique et la sédentarité.
Les défis thérapeutiques actuels reposent sur un meilleur phénotypage des patients afin de cibler et de personnaliser les traitements.
Les possibilités thérapeutiques
Outre les mesures hygiéno-diététiques, les alternatives thérapeutiques sont multiples. D’une part, les techniques de ventilation par Pression Positive Continue (PPC) : une machine insuffle de l’air qui entraîne une ouverture des voies aériennes supérieures et évite la fermeture de la gorge. L’impact thérapeutique de la PPC est très bien démontré, mais limité par l’acceptation à long terme, notamment dans les formes modérées de la maladie.
D’autre part, l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) est un dispositif médical bi-bloc qui permet une propulsion linguale et un élargissement de l’espace pharyngé. Elle est indiquée chez les patients atteints de SAHOS sévère en seconde intention après refus ou intolérance de la PPC, ou chez les patients atteints de SAHOS léger à modéré sans morbidité cardiovasculaire grave. Les modèles sont multiples, la version remboursée est un dispositif bi-bloc sur mesure réglable dans sa propulsion à 2, 4 ou 6 mm.
La réalisation d’une OAM nécessite la mise en place d’un parcours de soins et une coordination entre le spécialiste du sommeil prescripteur et un spécialiste de l’appareil manducateur.
L’acte dentaire comprend un examen clinique et radiographique montrant un bon état dentaire et parodontal et la présence impérative d’un calage postérieur.
La phase de titration correspond à la recherche de l’avancée mandibulaire efficace, période d’aller-retour entre le praticien prescripteur et le chirurgien-dentiste.
Un suivi semestriel des tolérances dentaires et des articulations temporo-mandibulaires (ATM) est impératif.
L’échec de l’orthèse implique un retour chez le spécialiste du sommeil pour traitement par PPC.
La PPC obtient de meilleurs résultats sur le contrôle des apnées, mais la meilleure observance de l’orthèse rend les deux solutions équivalentes.
Il y existe également des traitements chirurgicaux avec modification de l’anatomie : chirurgie du voile du palais avec ou sans modification anatomique, stimulation du nerf grand hypoglosse par activation des muscles dilatateurs du pharynx pendant l’inspiration (technique encore en cours d’évaluation).
Les OAM sont remboursées sous conditions depuis 2009. Cependant, ce traitement est sous-proposé, 10 000 remboursements pour une population ciblée par l’HAS à 48 000 patients. Une nouveauté, les OAM seront désormais remboursées dans les cas d’IAH modéré ; une concertation entre autorités de santé et chirurgiens-dentistes est en cours quant à la valorisation de l’acte dentaire de pose et de suivi des OAM pour une amélioration de la fluidité du parcours de soins du patient.
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